Une vive réaction du porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) est venue répondre aux propos du général LUBOYA NKASHAMA, suscitant un débat au sein de l’opinion publique sur la situation sociale des militaires et de leurs familles.
Lors d’une récente conférence de presse, le porte-parole de l’armée n’a pas mâché ses mots :
«Si un général vous dit qu’il est célibataire, c’est qu’il cherche à vous tromper. Un général célibataire, ça n’existe pas !»
Une déclaration pour le moins surprenante, qui semble vouloir remettre en question la sincérité de certains discours tenus dans les hautes sphères de l’armée. Cette sortie médiatique survient après les interventions du général Luboya N’Kashama, qui avait exprimé des préoccupations concernant la condition des veuves et des orphelins de militaires tombés au front.
Le porte-parole a tenu à clarifier la position de l’institution militaire face aux revendications émanant notamment de la province de l’Ituri, où plusieurs femmes et enfants de soldats décédés réclament leur prise en charge.
«Beaucoup de celles qui manifestent ne remplissent pas les critères fixés. Pour qu’une femme ou un enfant de militaire soit pris en compte, certaines conditions administratives et légales doivent être réunies. Il ne suffit pas de se déclarer veuve ou orphelin d’un militaire pour bénéficier d’un soutien.»
Des conditions strictes
Selon des sources au sein de l’armée, la reconnaissance officielle d’un conjoint ou d’un enfant dépend d’un dossier établi en amont, incluant notamment un acte de mariage reconnu par l’état-major et l’enregistrement des enfants comme ayants droit. Sans ces éléments, aucune assistance sociale ou financière ne peut être déclenchée.
Cette position soulève toutefois des critiques de la part d’organisations de la société civile et d’associations de défense des droits des familles militaires, qui dénoncent un système souvent trop rigide et peu accessible aux femmes vivant en union libre ou dans des zones de conflit où l’administration est peu présente.
Un malaise persistant
Les déclarations du porte-parole interviennent dans un contexte délicat où la question du traitement réservé aux familles des militaires morts au combat reste sensible. Malgré les promesses répétées des autorités, de nombreuses veuves continuent de vivre dans la précarité, sans pension ni soutien de l’État.
Le débat reste donc ouvert. Entre exigences administratives et réalités du terrain, la voix des familles semble peiner à se faire entendre.
Ali Haddad