Alors que le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) tente de restreindre les débats médiatiques autour de l’ancien président Joseph KABILA, l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) hausse le ton. L’organisation dénonce une mesure assimilable à de la censure, contraire aux principes constitutionnels garantissant la liberté de la presse.
Dans un communiqué publié récemment, l’UNPC, dirigée par le doyen KAMANDA WA KAMANDA, a vivement critiqué la décision du CSAC visant à interdire ou restreindre les propos médiatiques concernant l’ancien chef de l’État, Joseph Kabila. Une décision qui suscite un tollé dans les milieux journalistiques et parmi les défenseurs des libertés publiques.
Selon l’UNPC, cette posture du régulateur des médias s’apparente à une régulation « à priori », ce qui est contraire à l’esprit même de la liberté de la presse. L’organisation rappelle que le droit à l’information et à la libre expression est inscrit dans la Constitution de la République démocratique du Congo, et que nul organe administratif ne peut y porter atteinte sans justification légale ou judiciaire.
« Ce type d’interdiction préventive rappelle des pratiques autoritaires que la démocratie congolaise ne peut plus se permettre. Le CSAC devrait jouer un rôle de régulation après diffusion, et non de censeur à l’avance », a déclaré KAMANDA WA KAMANDA, président de l’UNPC.
L’Union nationale de la presse ne se limite toutefois pas à une critique. Elle appelle aussi les professionnels des médias à faire preuve de responsabilité dans leur traitement des sujets sensibles. L’UNPC insiste sur la nécessité de combiner liberté d’expression et respect de l’éthique journalistique, en privilégiant l’intérêt national.
Cette prise de position marque un bras de fer symbolique entre deux institutions clés du paysage médiatique congolais. Elle relance également le débat sur les limites de la régulation des médias dans un pays en quête de consolidation démocratique.
Le silence imposé sur Joseph KABILA, figure politique toujours influente, soulève des interrogations sur les enjeux de la mémoire politique et la liberté de critique dans l’espace public congolais. L’affaire met ainsi en lumière la fragilité des équilibres entre régulation et liberté dans un contexte où la presse joue un rôle crucial dans l’information citoyenne.
Ali Haddad