%20(1)%20(2).png)
Le président rwandais Paul Kagame a relancé la polémique autour de la présence des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) dans l’est de la République démocratique du Congo. S’exprimant dans un ton sans équivoque, il a déclaré :
« Si les FDLR continuent d’être là, le problème continue. Et le Rwanda sait ce qu’il faut faire quand les FDLR seront toujours là. »
Ces propos, perçus comme une menace à peine voilée, tombent dans un contexte de vives tensions régionales, alors que Kigali est régulièrement accusé par Kinshasa, les Nations unies et plusieurs ONG internationales d’ingérence, d’occupation et de soutien actif au mouvement rebelle du M23 sur le territoire congolais.
Les FDLR sortent de leur silence
Fait troublant : ces mêmes FDLR, que le Rwanda utilise depuis des années comme justification à ses incursions militaires, viennent d’adresser une correspondance officielle au président américain Donald Trump, datée du mercredi 2 juillet 2025.
Dans cette lettre consultée par plusieurs sources diplomatiques, les FDLR affirment être prêtes à « déposer les armes » et demandent une « médiation internationale sincère » pour un retour volontaire au Rwanda. Ils plaident pour une solution politique, loin des armes et des manipulations géopolitiques.
Kigali sous pression
Cette sortie des FDLR affaiblit le narratif rwandais selon lequel leur seule existence justifierait une présence militaire à l’est du Congo. Elle met aussi en lumière l'incohérence de la politique sécuritaire de Kigali, qui continue de soutenir le M23 tout en prétendant lutter contre une rébellion rwandaise désormais disposée à négocier sa reddition.
Alors que les discussions de Doha autour du processus de paix en RDC peinent à avancer, la sortie de Kagame pourrait durcir les positions. Et le geste des FDLR, inattendu, risque de redistribuer les cartes dans un dossier aussi sensible que stratégique.
Une menace persistante ou un prétexte géopolitique ?
La question centrale reste entière : les FDLR représentent-elles encore une réelle menace sécuritaire pour le Rwanda, ou sont-elles devenues un simple alibi pour légitimer l’influence de Kigali en territoire congolais ?
Pour de nombreux analystes, le timing des deux événements — la déclaration de Kagame et la lettre adressée à Trump — illustre une bataille narrative plus large, où chaque camp tente de tirer parti des perceptions internationales.
En attendant, les populations civiles, elles, continuent de payer le prix fort des jeux d’intérêts entre acteurs armés, puissances régionales et silence diplomatique.
Ali Haddad
