Le capitaine de la Police nationale congolaise (PNC), Junior MBOSO, a été interpellé et conduit aux bureaux des services spéciaux de la police pour audition. Son nom circule depuis plusieurs jours au cœur d’un scandale inédit, après la diffusion d’une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux.
Dans ce message filmé, l’officier – en tenue civile – annonce sa démission. Identifié comme le fils de Christophe Mboso, ancien président du bureau de l’Assemblée nationale et actuel deuxième vice-président de l’institution, il justifie son choix par son refus de « cautionner la criminalité qui bat son plein à Kinshasa ».
Des accusations graves contre sa hiérarchie
Dans sa déclaration, le capitaine accuse directement certaines autorités policières d’entretenir des liens troubles avec des réseaux criminels actifs à Kinshasa et dans d’autres provinces. Il affirme détenir des preuves que des responsables favoriseraient régulièrement la libération de délinquants, en contradiction avec la mission première de la police : protéger les citoyens.
Conscient du caractère sensible de ses propos, Junior MBOSO avait appelé les internautes à relayer massivement sa vidéo pour qu’elle parvienne jusqu’au président Félix-Antoine TSHISEKEDI.
Arrestation et interrogations
Son interpellation soulève de vives interrogations. Pour une partie de l’opinion publique, il s’agit d’un véritable test pour l’État de droit et pour la lutte contre l’insécurité urbaine.
« Cette arrestation permettra-t-elle de remonter les réseaux de criminalité dénoncés par le capitaine Mboso, ou ne servira-t-elle qu’à faire taire ceux qui osent dénoncer ? », questionnent de nombreux internautes.
D’autres redoutent que cette affaire ne décourage de potentiels lanceurs d’alerte au sein des institutions si le capitaine venait à être sanctionné pour ses déclarations publiques.
Une affaire à suivre
Le dossier MBOSO s’annonce explosif, à la croisée des chemins entre sécurité publique, libertés d’expression et enjeux politiques. Le pays attend désormais de voir si les autorités saisiront cette occasion pour démanteler les réseaux criminels dénoncés, ou si la voix d’un officier téméraire sera étouffée.
Rédaction