On nous avait promis un gouvernement "resserré", on a eu... un embouteillage ministériel bien ordonné. Annoncé en grande pompe, le remaniement du gouvernement Suminwa 2 avait pour mission divine de réduire la taille de l’équipe, donner un coup de neuf et ouvrir l’exécutif à de nouvelles compétences. Verdict ? Mission à moitié accomplie… ou totalement détournée.
Un "resserrement" façon élastique usé
On attendait une cure d’amaigrissement, on a eu un régime politique au beurre de cacahuète. Si le terme "resserré" a bien été prononcé, il semble que dans le dictionnaire politique congolais, cela signifie : "plus ou moins pareil, mais avec d'autres têtes". Au lieu d’une équipe resserrée, c’est plutôt un gouvernement... bien fourni. La réduction ? Une légende urbaine.
Ouverture ? Oui, mais pas trop vite...
Quant à "l’ouverture", c’est un concept resté au stade de la théorie. À défaut d’opposants conquis, ce sont les fidèles habitués du banc de touche politique qui ont trouvé leur place. Il y a certes eu quelques nouveaux noms, mais on est loin du grand vent frais promis par les prophètes du changement.
L'équilibre régional, version Rubik’s cube
Comme toujours, la RDC a tenté l’exercice périlleux de représenter les 26 provinces sans vexer personne. Résultat : un puzzle géopolitique où chacun a son bout, mais personne n’a l’image complète. À force de vouloir contenter tout le monde, on finit par faire sourire… personne.
Le peuple regarde. Le peuple attend.
Dans les rues de Kinshasa et des capitales provinciales, les citoyens haussent les épaules. "C’est encore les mêmes avec des nouveaux habits", lâche un taximan. "On verra ce qu’ils feront", soupire un enseignant. Le gouvernement Suminwa 2 commence sous l’œil sceptique d’un peuple qui en a vu d’autres… et qui espère que cette fois, ce ne sera pas que de la comédie politique.
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Un gouvernement dit "resserré", qui fait dans le volume. Une ouverture qui ressemble à une porte entrebâillée. Et une composition qui, une fois de plus, cherche l’équilibre entre politique, géographie et diplomatie de couloir.
À ce rythme, le vrai remaniement attendu reste peut-être celui… des résultats.
Fatshi BWANGA