Le document qui circule depuis quelques heures sur la toile fait grand bruit. Il s'agit d'une lettre du Ministère des Sports et Loisirs, signée par Didier BUDIMBU NTUBUANGA, sollicitant le décaissement de 14 575 000 USD auprès du FRIVAO (Fonds de Réparation des Indemnisations des Victimes des Activités Illicites de l'Ouganda en RDC), pour la rénovation du stade LUMUMBA de KISANGANI.
Ce montant faramineux, destiné à un chantier sportif dans la province de la Tshopo, alimente les soupçons d’une gestion budgétaire déconnectée des urgences nationales.
«On nous parle de réhabilitation symbolique pour la paix… Mais avec près de 15 millions, combien de centres de formation ou terrains polyvalents peut-on bâtir dans tout le pays ?», s’indigne un analyste sportif.
L’affaire prend une tournure politique. Alors que des infrastructures sportives tombent en ruines à KINSHASA, GOMA ou encore MBUJI-MAYI, ce financement ciblé à KISANGANI interroge sur les priorités réelles du ministère.
"Le FRIVAO est censé venir en aide aux victimes de guerre, pas financer des stades à coût d’or," s’insurge un cadre d’une ONG locale.
Le ministre Didier BUDIMBU, déjà contesté sur sa reconversion des Hydrocarbures aux Sports, devra répondre aux critiques sur ce choix jugé "inopportun" et "suspect" par une partie de l’opinion.
La polémique enfle, les langues se délient. Le sport, outil de cohésion sociale ? Ou simple écran de fumée pour des dépenses controversées ? Le débat est lancé.
Fatshi BWANGA