RDC : Vives critiques après l’interdiction médiatique visant Joseph KABILA et le PPRD

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La décision du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) d’interdire aux médias congolais de couvrir les activités de l’ex-président Joseph KABILA et de son parti, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), continue de susciter une vive indignation tant au niveau national qu’international.

L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a exprimé son inquiétude face à cette mesure, qu’elle qualifie de grave atteinte à la liberté de la presse. 
«Interdire la couverture de KABILA aura l’effet inverse», a prévenu HRW dans un communiqué, estimant que cette restriction porte atteinte au droit du public à l’information et à un débat démocratique sur le rôle de l’ancien chef de l’État dans la vie politique du pays.

Une décision perçue comme une tentative de musellement

Du côté de la Union nationale de la presse du Congo (UNPC), le ton est également critique. L’organisation rappelle que le rôle d’un organe de régulation comme le CSAC n’est pas de censurer, mais d’encadrer le travail des médias dans le respect des lois. « Réguler, ce n’est pas museler la presse », a déclaré un porte-parole de l’UNPC.

Plusieurs journalistes et analystes y voient une tentative d’étouffer toute voix critique à l’approche des échéances électorales et dans un contexte où la polarisation politique reste forte en RDC.

Des critiques au sein même du Parlement

La décision du CSAC divise également la classe politique. À l’Assemblée nationale, des députés de l’opposition, mais aussi certains issus de la majorité, ont vivement critiqué la gestion de l’institution sous la présidence de Christian Bossembe. Ils l’accusent de faire le jeu du pouvoir en place au détriment du pluralisme médiatique et de la neutralité qui devrait caractériser une instance de régulation.

«Le CSAC est censé protéger l’espace médiatique, pas le rétrécir au profit d’intérêts politiques», a martelé un député de l’opposition.

Une escalade inquiétante

Cette interdiction intervient dans un climat déjà tendu entre le gouvernement et certains médias. Plusieurs journalistes ont récemment été convoqués, voire arrêtés, pour des motifs jugés flous par des organisations de défense de la liberté d’expression.

Pour les observateurs, il s’agit d’une escalade préoccupante. Ils appellent à une levée immédiate de l’interdiction et à un dialogue franc entre les autorités, les médias et la société civile pour garantir un environnement favorable à l’information libre et indépendante.

Ali Haddad 
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